21 nov. 2010

Amnesia : The dark descent



Mesdames et Messieurs, après une semaine d'absence, me voici de retour avec un billet sur le jeu le plus dérangeant qu'il m'est été donné de tester ces dernières années. Plus immersif qu'une maison hantée, plus menaçant que la forêt de Prypiat au mois de janvier : asseyez-vous, et laissez les frissons parcourir votre nuque...




Branchez votre casque, éteignez la lumière, et concentrez-vous sur 
l'histoire...

Ces premiers mots vous accueillent en suite de l'écran-titre, et après un réglage des gammas pour une obscurité d'écran étouffante, plus aucun doute n'est laissée quant à la volonté des game designers de chez Frictional Games : le studio suédois est spécialisé dans l'horreur gothique et la trituration des nerfs de ses joueurs.

Survival Horror en vue subjective, Amnesia se concentre sur un unique objectif : poser ses doigts glacés sur votre épaule nue et vous emmener loin, en bas, où les glissements et les murmures dans votre oreille feront corps avec l'obscurité qui vous entoure...

Au milieu des corridors de pierre froide, dans un dédale cyclopéen abandonné mais étrangement vivant, le jeune Daniel, amnésique, n'a d'autre choix que d'avancer à la recherche de fragments de son passé, les notes manuscrites et les brusques souvenirs le guidant dans la narration, vers une vérité, et un devoir à accomplir...



Douce lueur qui réchauffe les cœurs... Plus pour longtemps.



You must not forgot Daniel... Some things should not be forgotten.

En accord avec le sous-titre, Amnesia : The dark descent exploite avec brio le concept de la descente, et s'il vous est familier, l'univers de Lovecraft viendra directement s'imposer à votre esprit. La cité sans nom est un ouvrage directement liée à Amnesia, tant dans la structure narrative que dans son atmosphère et dont je vous recommande la lecture, éprouvante.

Sans retour en arrière possible, c'est donc toujours plus bas qu'il faudra s'enfoncer, quitte à perdre les repères et très vite, la lumière qui filtre à travers les carreaux sales du rez-de-chaussée. Dans le noir de l'abîme, personne ne vous entendra crier...



Plus bas... toujours plus bas.


















Car la lumière est capitale, d'une part à l'exploration et la reconnaissance des lieux, mais surtout, surtout, à l'intégrité de l'esprit. Daniel n'est pas nyctalope, et comme chez tout humain, le noir a tendance à réveiller ses angoisses primitives, viscérales. Faites bien attention à votre réserve d'huile de lanterne, elle est votre seule arme contre les ténèbres, et il est vivement déconseillé de tomber à sec, lorsque les mains tremblantes, vous devrez trouver la satanée serrure qui ouvre le placard dans lequel vous comptiez vous cacher. La bête voit la lumière, elle la sent.


"La peur pousse le courage au-delà du but..."

Amnesia nécessite un effort de mise en ambiance pour les plus sceptiques, mais l'effort vaut le détour : l'expérience personnelle est effroyable mais tellement séduisante : il vous faudra des tripes pour relancer le jeu à chaque session, et chercher à profiter pleinement du travail de Frictional...


La ligne séparant le réel de l'ineffable sera mise à mal...
















Avec l'efficacité d'une soirée adolescente autour du feu, Amnesia réveille les peurs primales. Vous êtes face à vous-même, et une seule action pourra sauver le peu de santé mentale qui vous reste : allumer la lumière et quitter le jeu... Mais c'est alors que l'on constate que tout comme l'adrénaline, la peur est une drogue...





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