Le rétro attire et fascine. Véritable limite technique à son époque, il est aujourd'hui utilisé sans remords à des fins souvent mercantiles, sans pitié malmené. Difficile donc de faire le tri dans la poubelle indé, et d'écarter le pastiche de l'hommage. Difficile aussi de prendre BIT.TRIP pour un pastiche, autant que pour un simple hommage. C'est tout autre. Je m'explique.
BIT.TRIP BEAT, CORE, VOID... WHAT ?
Développée par Gaijin Games, BIT.TRIP est une série de jeux vidéos pour la plateforme dématérialisée Wii Ware, au nombre de 5 sur les 6 prévues. Je vais m'attarder dans ce premier article sur les trois premiers, puis je reviendrai lors de la sortie du 6e.
Un relent Atariesque... (BEAT) |
Comment appréhender BIT. TRIP ? Comme un Rhythm game? Une grosse boîte à références rétro? Ou comme une vieille lampe à huile bariolée de néons? C'est un peu tout ça, en fait. Brièvement, Il fusionne différents genres pionniers du jeu vidéo avec le rythm game, typique des années 2000. La Wii était donc parfait pour ces gaijins, la Wii Remote fusionnant elle même une interface NES et un pointeur/accéléromètres avant-gardistes. On pourrait donc décrire les conversions suivantes :
BIT. TRIP BEAT = Rhythm game + Pong + Breakout + accéléromètres
BIT. TRIP CORE = Rhythm game + D-pad + A button
BIT. TRIP VOID = Rhythm game + Pac Man + D-pad + A button
BIT. TRIP BEAT = Rhythm game + Pong + Breakout + accéléromètres
BIT. TRIP CORE = Rhythm game + D-pad + A button
BIT. TRIP VOID = Rhythm game + Pac Man + D-pad + A button
Pong au pays des merveilles...
BIT. TRIP BEAT pose les bases que suivront toute la série, à savoir un gameplay minimaliste, un visuel retro modernisé, une linéarité à toutes épreuves et un rythme marqué au son chiptune. Ici, on renvoie des boulettes de toutes formes avec la mélodie qui en découle.
Le jeu n'est pas si simple, même pour les habitués de Bemani : d'un coté on peut se baser sur le rythme et la musique pour prédire les prochaines actions, de l'autre, ce rythme soporifique ne manquera pas de vous faire perdre votre attention à chaque changement brutal. Pire, si vous essayez de vous concentrer sur l'image pour éviter tout dérapages, le décor psychédélique vous décollera la rétine, brouillant votre lucidité. Une fois votre barre de vie épuisée, vous serez éjecté dans une version bichromique du jeu, sans musique, sans décor, un coup de main avant de reprendre le marathon.
Le jeu n'est pas si simple, même pour les habitués de Bemani : d'un coté on peut se baser sur le rythme et la musique pour prédire les prochaines actions, de l'autre, ce rythme soporifique ne manquera pas de vous faire perdre votre attention à chaque changement brutal. Pire, si vous essayez de vous concentrer sur l'image pour éviter tout dérapages, le décor psychédélique vous décollera la rétine, brouillant votre lucidité. Une fois votre barre de vie épuisée, vous serez éjecté dans une version bichromique du jeu, sans musique, sans décor, un coup de main avant de reprendre le marathon.
La Rédemption ? (CORE) |
Addictif.
Tout le travail sur la concentration rend l'ensemble très addictif et appréciable d'un point de vue challenge. L'environnement visuel et sonore est du pain bénit pour les amateurs de musique électronique et de retro gaming. Mais BIT. TRIP va un peu plus loin que la copie servile améliorée : il sauvegarde l'essence de ce qui caractérisait le jeu vidéo japonais des années 80. Si on parle d'age d'or à cette époque, c'est aussi parce que le cinéma n'a pas encore durablement infecté le média et il n'existe alors que par son ludisme, un peu encore par lui même :
Tout le travail sur la concentration rend l'ensemble très addictif et appréciable d'un point de vue challenge. L'environnement visuel et sonore est du pain bénit pour les amateurs de musique électronique et de retro gaming. Mais BIT. TRIP va un peu plus loin que la copie servile améliorée : il sauvegarde l'essence de ce qui caractérisait le jeu vidéo japonais des années 80. Si on parle d'age d'or à cette époque, c'est aussi parce que le cinéma n'a pas encore durablement infecté le média et il n'existe alors que par son ludisme, un peu encore par lui même :
Un jour un art s'appelait le théâtre. Léon Bouly posa sur celui ci une camera, mais il eu fallu encore longtemps avant de parler de langage cinématographique. C'est l'inverse de ce qu'il se passa avec le jeu vidéo. Forcé techniquement à créer un langage sur le tas, il s'est peu à peu laissé tenter par son cousin cinématographe. BIT. TRIP laisse au fond de la gorge le gout archaïque mais authentique qui caractérisait ses ancêtres.
Qualifier l'essence de l'arcade des années 80 revient donc à qualifier BIT. TRIP : Il compresse la narration sur un timbre poste, réduit le gameplay pour favoriser l'instinctif plutôt que le raisonnement.
C'est fun, jouissif. Pourquoi aller plus loin?
Historique?
THIS IS SPARTA (BEAT) |
C'est fun, jouissif. Pourquoi aller plus loin?
Historique?
Jouer à BIT. TRIP c'est un peu comme visiter l'histoire du jeu vidéo en accélérée. BEAT se joue sur un seul axe (Pong, Space Invader), CORE sur 2 axes (Frogger, Pac Man), et VOID sur 4 (Xevious). Si les deux premiers laissent un feeling assez similaire, VOID change légèrement le concept. Vous êtes une boule noire qui adsorbe les éléments de votre couleur et vous devez éviter les boulettes blanches. Plus vous grossirez, plus votre score augmentera, mais aussi plus vous serez lent et moins à même à éviter les chocs.
Vous n'êtes pas tout seul ... (VOID |
Du pixel aux rythmes...
Et si le jeu de rythme n'était que l'évolution naturelle d'une vision du jeu vidéo, perdue à partir des années 90, caractérisée par un ludisme exacerbé ? Gaijin game a tout compris au fun des années 80, dégagé de toute ambition narrative où le jeu sur les rythmes était encore latent, mais bien présent (musique bouclée, sprites copiés-collés, et plus généralement l'esprit die and retry).
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